Ingénierie : les secteurs qui recrutent des profils qualifiés en Afrique

Posté par Fed Africa dans Nos conseils emploi
Le 21/11/2022
Ingénierie : les secteurs qui recrutent des profils qualifiés en Afrique
Selon un rapport de l’UNESCO publié en mars 2021, l'Afrique est le continent possédant le plus faible nombre de professionnels par habitant dans le domaine de l'ingénierie. En 2019 déjà, on estimait à 300 000 le nombre d’ingénieurs à former annuellement jusqu’en 2023, pour combler le déficit dans le secteur.

Les pays africains sont cependant de plus en plus conscients du rôle de l’ingénierie en tant que moteur de développement socio-économique durable. Plusieurs gouvernements ont ainsi fait de la science une priorité nationale et placé l'enseignement des STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) au cœur de leurs programmes éducatifs. En conséquence, en 2021, parmi les 20 premiers pays dont les performances en matière d'innovation étaient supérieures aux attentes par rapport à leur niveau de développement économique, six étaient situés en Afrique.

Malgré cette prise de conscience, il faudra encore plusieurs années avant que ces investissements portent leur fruit, et les pays africains continuent de s’appuyer sur des ingénieurs venus de l’étranger pour développer leurs secteurs économiques clés. Ces investissements accrus, couplés à une demande constante en talents et un déficit de main-d'œuvre, font du continent africain une destination de plus en plus attrayante pour les ingénieurs. Voici un éventail des secteurs où vous pourrez trouver des opportunités de carrière enrichissantes en Afrique.

Le secteur minier

Les principaux producteurs de pétrole d’Afrique sont actuellement en pleine révolution. En complément de leur activité pétrolière, ces pays s’attèlent désormais à diversifier leurs exports en décuplant leur potentiel d’exportation de ressources minérales. Le Nigeria, dont le pétrole brut représente environ 90% des recettes d’exportation, voudrait augmenter ses exports des plus de quarante types de minéraux dont le pays est doté, y compris le marbre, le charbon, le minerai de fer, l’or, la silice, le plomb, ou le zinc.

De la même manière, l’Angola se tourne aujourd’hui vers les métaux cruciaux à la transition énergétique comme le lithium, le nickel ou le cobalt, dont la demande augmente à mesure que le monde abandonne les combustibles fossiles au profit d'alternatives plus écologiques. Cette évolution offre de nombreuses opportunités aux ingénieurs en génie pétrolier ou en génie chimique, mais aussi aux ingénieurs géologues en exploration ressources minérales, capables d'identifier les zones susceptibles de faire l'objet d'une exploration de minéraux critiques.

L’énergie et le développement vert

Face à l’urgence climatique, plusieurs pays comme l’Égypte, l’Éthiopie ou le Kenya se mobilisent pour développer des infrastructures vertes et accélérer l’utilisation des énergies renouvelables, et se sont lancés dans la construction de villes intelligentes, conçues pour être plus durables sur le plan environnemental. Casablanca, Dar es Salaam, ou encore Nairobi sont autant de villes qui veulent concilier développement économique et respect de l’environnement. Selon un rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), l'Afrique créera 26 millions d'emplois supplémentaires d'ici à 2050 dans le cadre de la transition énergétique. Le continent africain offre donc des opportunités attrayantes en lien avec les questions environnementales, en particulier si vous recherchez un emploi dans le domaine de l’ingénierie en environnement et risques industriels, en génie civil, en études énergies renouvelables et efficacité énergétique ou en génie climatique.

La gestion des eaux

L’Afrique est confrontée à des niveaux dangereux de stress hydrique. Les sécheresses et les inondations gagnent en intensité sur le continent, et les villes et les exploitations agricoles sont régulièrement confrontées à des pénuries d'eau. Heureusement, le continent dispose également d’importantes ressources hydriques inexploitées qui, bien gérées, peuvent contribuer à son développement.

A titre d’exemple, le projet de Plateforme intégrée de sécurité de l'eau au Niger (PISEN), qui s’inscrit dans le cadre du plan d'action national pour la gestion intégrée des ressources en eau du pays, présente un modèle de solution innovante pour le continent. La demande en experts en gestion des eaux sera donc certainement amenée à s’accroitre dans les années à venir, avec à la clé une demande accrue pour des postes d’ingénieurs en eau et assainissement, ingénieurs de recherche environnement ou en gestion eau et environnement.

L’agriculture

L'agriculture est l'épine dorsale de l'économie africaine. Près de 65 % de la main-d'œuvre africaine travaille en effet dans l'agriculture, qui représente 32 % du PIB du continent. L'Afrique abrite également environ 60 % des terres arables non cultivées de la planète. Ces avantages pourraient faire de l'Afrique le grenier du monde et une puissance économique. À l'heure actuelle, cependant, ce potentiel est encore largement inexploité.

En améliorant ses techniques agricoles, l'Afrique pourrait toutefois doubler, voire tripler sa production de céréales, et les ingénieurs seront amenés à jouer un rôle important dans la promotion de l'agriculture africaine. Divers domaines de connaissances en ingénierie sont essentiels dans ce processus : les ingénieurs mécaniciens (essentiels dans le développement et la maintenance des machines et des équipements), ingénieurs chimistes (pour développer de meilleurs engrais et pesticides), ingénieurs hydrauliques (en charge de la conception de systèmes d'irrigation), sans oublier les ingénieurs agronomes.

La construction

Le visage de l'industrie africaine de la construction est en train de changer. Des facteurs tels que l'urbanisation rapide, la croissance économique de plusieurs pays et la montée en puissance de la classe moyenne ont contribué à l'augmentation constante de la demande dans le secteur de la construction en Afrique, qui est en pleine expansion sur le continent et contribue grandement à l'emploi. En 2019, environ 500 milliards de dollars ont été investis dans les 452 plus grands projets en Afrique, et la taille totale du marché africain de la construction est estimée à environ 10 000 milliards de dollars par an.

Les projets de construction sur le continent deviennent plus importants et plus complexes, créant de nombreuses opportunités pour les ingénieurs hautement qualifiés, et en particulier pour les ingénieurs en génie civil (génie architectural, ingénierie de construction, routière, des transports, etc.).